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Parole d’une jeune : nos attentes en éducation sexuelle versus vos objectifs

Dernière mise à jour : 26 avr.

Autrice : Laura MARIE


Croissance, arrivée des poils, règles chez les filles, mue de la voix chez les garçons… La puberté est une étape charnière dans notre construction. Alors que nous voyons notre corps se transformer, nous devenons de plus en plus curieux sur la sexualité. 

Arrivent aussi les fameux cours d’éducation sexuelle, mais en même temps les aprioris et la peur du jugement qui bloquent l’échange. “Trop gênant de parler avec mon.ma prof de SVT devant les autres.”, et ces cours perdent tout leur sens... 



Autre problème : le manque de concret. Mettre une capote : ok, messages reçus. Mais pour quelles pratiques ? La digue buccale - un carré de latex pour ne pas attraper d’IST lors des rapports oraux - reste aujourd’hui très méconnue, alors qu’elle permet de lutter contre les infections sexuellement transmissibles ! 


Le premier objectif du sexe, c’est tout de même le plaisir ! Mais ça, personne ne nous en parle (où est le clitoris ?!). En tant qu’adolescent.e.s, nous voulons en savoir plus, aller au-delà du “comment on fait des bébés”. Sauf qu’il existe un fossé entre nos attentes et les objectifs des enseignant.e.s. Comment construire une relation saine, décrypter le harcèlement sexuel, lutter contre les violences sexuelles… ? Ce sont aussi toutes ces choses que nous voulons apprendre lors d’un cours d’éducation sexuelle ! Alors que nos aînés nous parlent surtout des risques de la sexualité. IST, MST, grossesse non désirée… Où sont le plaisir et l’échange intime qu’on est censés retrouver dans un rapport sexuel ? Si on en discute pas, on perd la notion de consentement… Tout ça est tabou en classe mais pas dans la société. C’est problématique, non ?


Et si pour certain.e.s ces cours manquent de concret, pour d’autres ils sont surtout exclusifs. Le système pédagogique est fait pour les hétérosexuels, et en exclut les autres orientations sexuelles. Assez déroutant lorsqu’on sait que c’est à cet âge que l’on se construit, se découvre et se questionne... En parler, ce serait peut être aussi un bon moyen de lutter contre les clichés homophobes et la LGBTphobie, non ? D’ailleurs, les LGBT ne sont malheureusement pas les seuls oubliés dans ce programme, où sont les personnes handicapées ? Elles aussi ont le droit à une sexualité ! Et pourtant personne n’en parle…


Pour captiver TOUS les jeunes, il faut inciter à la communication et au partage, dans un contexte favorable qui brisera la glace, avec un jeu par exemple ? En tant que jeunes, on attend un échange concret et ouvert qui réponde à toutes nos questions quelle que soit notre orientation sexuelle. 


Pour toutes ces raisons, cher adultes et professionnels, je vous propose de respecter ces 3 règles pour votre intervention

  • Libérez la parole sur tout ce qui touche à la sexualité, les risques comme les côtés positifs - et ce, en évitant les moments gênants tant bien du côté de l’enseignant.e que des élèves, 

  • Brisez vos tabous pour que nous n’en ayons plus,

  • Et surtout soyez ouvert.e d'esprit, ne posez aucune limite, ni dans les possibles des relations à l’autre et notre sexualité, ni dans vos sujets de discussion.



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Laura Marie

21 ans

Étudiante

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