Autrice : Laura MARIE
Depuis les mouvements # MeToo, # BalanceTonPorc et le très récent # Iwas sur les réseaux sociaux, un courant de libération de la parole des victimes d'agressions sexuelles est en marche. De plus en plus osent parler des violences qu’elles ont subies et se confient soit sur Internet, soit directement à quelqu’un.
“Mais que faire quand une personne m’annonce qu’elle a subi des violences sexuelles ?” “Comment dois-je réagir ?” “Quel comportement devrais-je adopter ?“
De nombreuses questions s’entremêlent aussi bien dans la tête de la victime qu’à la personne à qui elle s’est confié ! Que vous soyez ami.e, connaissance ou professionnel.le, votre réaction sera déterminante.
1. Écouter
Laissez-la expliquer librement son histoire. C’est à elle de choisir ce qu’elle a envie de vous dire ou non. Choisir de vous en parler a certainement été difficile.
2. Échanger avec bienveillance
Vous n’êtes pas là pour la juger, et vous pouvez lui dire.
❌ À bannir : “tu aurais dû...”, “tu as été...”, “maintenant tu dois...”.
✅ À dire :
3. Informer et accompagner
Si la victime (ou l’auteur) est mineure : le signalement est obligatoire.
Si la victime est vulnérable : le signalement est obligatoire.
Si vous savez l’orienter, tenez-la au courant des recours juridiques possibles.
Côté judiciaire, le gouvernement a mis en place pour les agressés une plateforme en ligne signaler des violences sexuelles ou sexistes : https://www.service-public.fr/cmi
Côté accompagnement, une aide est possible :
- le Collectif féministe contre le viol,
- l’AVFT en cas de harcèlement sexuel au travail,
- le mouvement français pour le planning familial.
4. Vous êtes professionnel.le
Vous êtes professionnel.le de la santé et vous décelez des traces de violences sexuelles chez un.e patient.e mineur.e ou chez une personne vulnérable (en raison de son âge ou de son état physique/psychique) ? Faites un signalement auprès des autorités judiciaires. (Article 226-14)
Vous êtes professionnel.le de la santé et un.e patient.e majeur.e vous confie qu’il.elle est victime de violences sexuelles. Avec l’accord de la victime, faites un signalement. (Article 226-14)
Vous êtes professionnel.le de la santé et vous pensez qu’un.e mineur.e se trouve en situation de danger et qu’il puisse avoir besoin d’aide (faits observés, propos entendus, inquiétude sur le comportement de son entourage à son égard). Envoyez une information préoccupante. (article R. 226-2-2)
Vous êtes professionnel.le de l’éducation et vous avez connaissances d’atteintes sexuelles sur l’un de vos élèves mineurs. Faites un signalement. (Article 434-3)
Vous êtes professionnel.le du social et vous avez connaissances d’atteintes sexuelles sur un.e mineur.e ou chez une personne vulnérable. Faites un signalement.
Les démarches du signalement
Un signalement est une obligation, même si votre hiérarchie ne vous suit pas.
Vous êtes médecin
À qui s’adresser ? Au procureur de la République ou à l’un de ses substituts
Où ? Au Tribunal de grande instance (pendant les heures de permanence)
Vous pouvez retrouver des modèles de signalement établie par le conseil national de l’ordre des médecins :
Vous êtes professionnel de l’éducation ou travailleur social
À qui s’adresser ? Au procureur de la République
Où ? Au tribunal judiciaire de votre département
Modèle de lettre de signalement :
“Monsieur le procureur de la République, en ma qualité de ……, et en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale, j'entends vous aviser des faits suivants, susceptibles de revêtir une qualification pénale dénoncés par …… à l'encontre de …… et révélés dans les circonstances suivantes : ……”
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